Il y a ceux que le destin emmène où il veut, emportés loin de leurs vies et leurs instants. Et il y a ceux qui, quelques fois, parviennent à reprendre la main sur la barre et à imposer, ne serait-ce qu’un instant, leur propre direction. Le système haut-bas rend compte de cette distinction à l’intérieur des scènes d’action. L’essentiel des PJ et PNJ qui y interviennent volent bas, ballotés dans la tourmente, mais quelques-uns volent haut, c’est-à-dire qu’ils sont en contrôle, qu’ils peuvent changer le cours des choses en dépit des circonstances.
<aside> ☁️ Dans Trip to Skye, les démons et les maîtres & maîtresses du souffle sont ces personnages qui ont la capacité de voler haut. Cela leur vient de leur capacité à lire le souffle, et avec lui les dynamiques qui se déroulent sous leurs yeux, les relations de pouvoir et de manière générale les choses les plus importantes qui leur apparaissent avec plus de netteté qu’à tous les autres.
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Pour jouer et pour raconter, on se réfère au maximum à la narration naturelle. C’est-à-dire qu’une grande partie du jeu consiste juste à raconter et décrire ce que les personnages font, et souvent cela suffit à s’entendre sur ce qui advient dans la fiction. Haut-bas a vocation à agir sur deux choses : le cadre général dans lequel on raconte, et comment articuler la résistance amenée par la meneuse & la façon dont les joueuses peuvent arracher des victoires là où la résolution naturelle ne le permet pas.
Les personnages disposent initialement de 2 points de souffle, qui ne reviennent qu’en mobilisant des règles spécifiques, en jouant des scènes de récupération ou après de longues ellipses.
Au début d’une scène d’action, et pendant la scène si cela s’avère sensé, la meneuse peut annoncer les présages des catastrophes à venir qui se dessinent en creux de la situation. Ce sont essentiellement les issues négatives des enjeux qui concernent les personnages ; si ces catastrophes sont hors de propos par rapport à ce qu’attendent les joueuses, il faut en discuter avant de se lancer dans la suite.
Les catastrophes annoncées ont pour but de rendre les scènes lisibles en montrant leurs enjeux les plus saillants et en mettant les personnages sous le besoin d’agir. Attention toutefois : il n’y a pas de promesse de ce que les présages représentent tout ce qui peut advenir dans ces scènes. D’une part parce que les décisions des joueuses peuvent amener à des événements autres mais tout aussi funestes, d’autre part parce que certaines catastrophes avancent masquées. Les présages ne sont donc pas nécessairement exhaustifs, ils sont simplement un résumé sinistre des enjeux prévisibles.
<aside> ☝ Ça, c’est pour Adexias.
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D’autre part, au début d’une scène, la meneuse annonce dans quelle position sont les personnages - c’est-à-dire, s’ils volent haut ou bas.
En narration naturelle, les joueuses sont incitées à décrire ce qu’elles font ou tentent de faire. La résistance du monde se glisse dans les réponses de la meneuse, qui peut valider ou marquer les impossibilités. Plus on décrit des actes difficiles, comme un combat où chaque personnage lutte pour sa survie, plus la meneuse aura le rôle de nier les tentatives des joueuses en leur opposant la toute-puissance d’un adversaire, l’impénétrabilité d’une défense, etc. À moins que le dialogue ne bascule vers des déclarations d’intentions plutôt que d’actes.
En tout cas, le dialogue devrait permettre de voir avec plus ou moins de clarté où sont les résistances, ce qu’il est possible ou non de faire. Ces résistances devraient être plus dures, plus impassables, pour les personnages qui volent bas. C’est évidemment très subjectif, et impossible à mesurer, puisque cela a trait à l’interprétation. Un critère sur le pouce : lorsque la meneuse valide/invalide la proposition d’une joueuse,
Lorsqu’une joueuse veut faire réaliser un coup d’éclat à son personnage, c’est-à-dire un acte audacieux et difficile qui outrepasse les résistances du monde décrit par la meneuse, typiquement pour s’opposer à un présage, il y a deux possibilités :